« Le système britannique poussait à l’anéantissement des peuplades conquises, à leur effacement des régions où vivaient leurs ancêtres. Cette funeste tendance fut partout marquée, et en Australie plus qu’ailleurs. Aux premiers temps de la colonie, les déportés, les colons eux-mêmes considéraient les Noirs comme des animaux sauvages. Ils les chassèrent et les tuaient à coups de fusil. On les massacrait, on invoquait l’autorité des jurisconsultes pour prouver que l’Australien étant hors la loi naturelle, le meurtre de ces misérables ne constituait pas un crime. Les journaux de Sydney proposèrent même un moyen efficace de se débarrasser des tribus du lac Hunter : c’était de les empoisonner en masse » …
« Ils se conduisirent en Australie comme aux Indes où cinq millions d’Indiens ont disparu ; comme au Cap, où une population d’un million de Hottentots est tombée à cent mille »…
« Les meurtres s’organisèrent sur une vaste échelle, et des tribus entières disparurent. Pour ne citer que l’île de Van Diemen, qui comptait cinq mille indigènes au commencement du siècle, ses habitants, en 1863, étaient réduits à sept ».
Jules Verne.